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Ancrage, par la Compagnie Lunée l'Ôtre

 Le spectacle

Spectacle tout public - Durée 1h20
Texte & Mise en scène Malvina Migné
Jeu Louise Foret, Camille Varenne

Ana vit pour la gravure et Lou, volatile, est représentante de commerce pour une coopérative internationale d’artisans papetiers. Se rencontrant autour d’une passion commune pour la taille-douce, les deux femmes partagent des moments de vie, de travail, donnent à voir l’atelier dans sa plus vive intimité. Quand sa défunte amie laisse derrière elle un cuivre gravé sans avoir pu le passer sous presse, Lou s’aventure sur la table à encrage pour le tirage d’une émouvante épreuve d’artiste. Au fil d’une initiation sensible aux techniques d’impression, elle invite à une exploration poétique du monde de l’estampe.

 

Dans le cadre du dispositif La Fabrique, le MICG a invité la compagnie de théâtre lyonnaise Lunée l’Ôtre à donner vie aux collections permanentes du musée pour une résidence de création théâtrale. Pendant six semaines, du 6 octobre au 14 novembre 2020, l'équipe a répété le spectacle Ancrage, immergeant les spectateurs et les spectatrices dans l’intimité des techniques de gravures en taille-douce.

 

Lunée l’Ôtre présente sa création le jeudi 2 mars 2023 à l'Espace Tonkin de Villeurbanne, 20h, ne la manquez pas !

Tarifs: 
10 € , 12 € , 15 € , 18 € 

Réservations : 
Par téléphone au 04.78.93.11.38 & 07.83.80.17.91 ou via la billeterie en ligne 

 

 

 

 

 

 

 

 

femme graveuse debout derrière une table avec un tablier de travail
Lunée l’Ôtre, Ancrage, 2021. © Bertrand Veillith. Tous droits réservés.

écrire la gravure pour le théâtre

Ancrage explore toute la force poétique du vocabulaire technique dont recèle la gravure en taille-douce, donnant
à lire et à entendre cette discipline de façon sensible. Les eaux-fortes, le paumage, la plaque bercée, le papier amoureux et
le lexique associé à ces procédés donnent lieu à une fiction, enrichie par les témoignages et les anecdotes confiées à la
Compagnie par des artistes graveurs et graveuses. Les mots et les différentes techniques de gravures viennent dès lors raconter une
histoire, parler d’amour, d’absence, de désir et de deuil. Les étapes qui jalonnent la réalisation d’une gravure depuis l’idée
qu’on se fait d’un dessin, les tous premiers brins de rêveries, jusqu’à la mise en carton des tirages imprimés se font
chronologie d’une pièce et en constituent le squelette dramaturgique.

Empreint d’un sincère désir de partager une passion pour les techniques d’impression et ce qu’elles peuvent nous
raconter dans leur plus vive intimité, Ancrage se fait prétexte à la rencontre entre deux mondes et deux espaces de
représentation possibles : Le Musée, d’une part et le théâtre d’autre part
. Derrière les outils, les presses, les procédés, il y a
des destins, des histoires, des êtres qui travaillent et s’attachent à une technique séculaire. En invitant les arts vivants parmi
les objets inertes exposés en vitrine, il s’agit de faire palpiter le silence des salles d’expositions, d’en révéler les secrets, de
donner à sentir les corps, les vies, les élans qui ont transformé une technique à travers le temps.

Sur un plateau de théâtre, la possibilité de travailler la lumière permettra de mettre en reliefs les contre-jours, les
clairs obscurs et les ombres fascinantes qui peuplent l’imaginaire d’Ana, attachée à la profondeur des noirs, aux encres
brunes ou à la poésie d’une technique comme la manière noire. Présentés sur la scène, les gestes, les outils, les matériaux de
la gravure en taille-douce sont éclairés, manipulés autrement qu’au Musée et révèlent un tout autre éclat. L’écrin que
constitue une salle de spectacle permettra également de donner plus aisément à imaginer l’appartement vétuste, l’espace de
la petite cuisine, l’intimité et le quotidien que les deux femmes partagent. Les liens qui unissent Ana et Lou s’y révéleront
avec d’autant plus de finesse et de profondeur.

Il y a l’estampe, comme il y a le spectacle, il y a la répétition, comme il y a l’encrage, il y a des éditions limitées et
des exploitations terminées, il y a, sur le plateau de la presse comme sur le plateau de théâtre, cette étrange fascination
pour l’œuvre originale qu’on rejoue inlassablement. En gravure comme sur scène cohabitent des métiers techniques et des
professions artistiques de très près qui tendent à se confondre selon les processus de création. Ancrage vient interroger ce
qui distingue ou rapproche l’art de l’artisanat, brouille cette frontière infime entre deux mondes, rebat les cartes des
relations entre conception et réalisation, questionne la solitude de l’artiste et le caractère collectif d’une création, esquisse
une troisième voie entre l’œuvre infiniment reproductible et la rareté de l’exemplaire unique sur laquelle se base une part
de la valeur artistique.

 


A travers deux personnages de femmes et la force du lien qui les unit, Ancrage questionne ce qu’est, ce que pourrait être le travail, et la façon dont il arrime un être au monde. Sans se complaire dans la figure de l’artiste torturé·e ou l’image d’Épinal de l’artisan·e, rompant avec la mélancolie romantique et la glorification encyclopédique des techniques, le spectacle met en scène avec le personnage d’Ana une femme solitaire et ancrée, pleine de vitalité, une femme qui rêve, se régale et s’inquiète de rumeurs au dehors, qui cherche à empreindre le monde de ses impressions et de son imaginaire au fil d’un long travail de création. La maladie contre laquelle elle lutte avec un grand courage pendant toute la pièce vient nous dire autre chose du trouble qui anime cette personne sensible, exigeante et lucide, des eaux-fortes qui la chahutent.

 

deux personnages sur scene
Lunée l’Ôtre, Ancrage, 2021. © Bertrand Veillith. Tous droits réservés.